La petite Audrey a vu le jour en cette journée bénie du 9 août 1978 à Beaumont dans le Puy de Dome. Née sous le signe du lion, elle démarre bien dans la vie. Elle passe toute son enfance à Montluçon dans l'Auvergne, élevée dans un milieu familial éloigné des strasses du cinéma (papa dentiste, maman enseignante). Son enfance studieuse l'amène à un Bac D (avec mention Bien s'il vous plait). Passionnée depuis toute petite par les singes, elle consacrerait bien sa vie aux primates, telle la naturaliste Diane Fossey.
Le destin la conduit plutôt à Paris où elle obtient un Deug de lettres modernes, tout en suivant des cours de comédienne au Cours Florent. Elle s'y fait rapidement remarquer en remportant en 1998 le prix décerné par Canal+ de jeune espoir féminin. Son destin bascule alors vers la comédie grâce à ce prix, qui lui ouvre certainement quelques portes. Elle passe alors de nombreux castings, qui lui offrent quelques rôles dans quelques téléfilms tels que Cordier juge et flic et Julie Lescaut ainsi que quelques court-métrages.
Le moment clé de son début de carrière survient lors d'un essai pour le film de Tonie Marshall Vénus beauté (institut). Arrivée une heure en retard pour le casting, elle se voit signifier que les esais sont terminés. Sa ténacité, une de ses grandes qualités assurément, lui permet d'obtenir une deuxième chance le lendemain. Et elle parvient à décrocher le rôle, sans même qu'elle y croie dans un premier temps. Coup de chance, le film obtient un beau succès au box-office et révèle au grand public cette jeune fille timide et fragile (d'apparence seulement).
Ce premier rôle dans un long métrage est un tremplin pour sa carrière. Sa prestation lui offre d'emblée pour son premier film le César du meilleur espoir féminin. Après cette récompense, il n'est pas toujours évident de prolonger le succès. Le César lui donne la possibilité d'enchainer des films, mais ceux-ci ne connaissent pas un grand succès (Voyous voyelles, Le battement d'aile du papillon...). Il est vrai que ces films ne sont pas forcément très commerciaux. Audrey ne cherche pas la facilité. Elle aurait sans doute pu choisir des films moins risqués, mais préfère choisir des films qui lui plaisent et qu'elle aurait envie d'aller voir elle-même en tant que spectatrice, c'est tout à son honneur.
Le deuxième tournant de sa carrière intervient avec la rencontre du réalisateur Jean-Pierre Jeunet. Celui-ci cherche une jeune fille pour le rôle d'Amélie après le désistement de l'actrice Emily Watson. Il avait remarqué Audrey sur son premier film avec "son visage de petit elfe avec ses grands yeux noirs'". Lors de leur première rencontre, il a su "en trois secondes" qu'il tenait son Amélie. Le film obtient comme chacun le sait, un succès phénoménal et ce dans le monde entier (30 millions de spectateurs au total). Un pur moment de bonheur.
Elle enchaîne ensuite avec d'autres films (L'auberge espagnole et Les Marins perdus avec Bernard Giraudeau) où elle tient des seconds rôles. Elle obtient le rôle principal dans les films suivants, où elle tourne sous la direction de réalisateurs très différents (Leatetia Colombani pour son premier film, le britannique Stephen Frears, le New Yorkais Amos Kollek, Alain Resnais). Les rôles tenus depuis Amélie sont bien éloignés du personnage espiègle qui l'a révélé au grand public. Les personnages où elle doit tourner en Anglais sont assez déroutants, je dois dire.
Vient ensuite le moment où J.P. Jeunet la sollicite à nouveau pour son film Un long dimanche de fiançailles, adapté du roman éponyme de S. Japrisot. Audrey a accepté à la condition que l'équipe du film soit la même que sur Amélie Poulain. Le tournage s'étale sur 5 mois, et Audrey n'affiche pas sur le plateau la même candeur et la même joie de vivre que sur Amélie. Elle éprouve le besoin de s'immerger dans le personnage, au point qu'elle ne parle presque pas en dehors des prises. Comme elle le dit elle-même,"J'ai fait du chemin depuis Amélie, de tourner avec Resnais et Frears, ça m'a fait grandir". Le tournage a été éprouvant, et la promotion mondiale s'étale sur plusieurs mois. Ce qui explique qu'Audrey ait déclaré vouloir faire un break, et avoué que les chemins de JP Jeunet se séparent pour quelques temps. Elle ne devrait donc pas faire partie du film suivant de Jeunet, pour éviter d'avoir une étiquette Jeunet accrochée à jamais à elle.
Il fut une époque où elle n'envisageait pas d'aller tourner à Hollywood. "Hollywood doesn't need me. After 'Amélie,' I didn't get any offers that interested me. I have very eclectic tastes, but it's important for me that a movie be sensitive, clever and subtle." En anglais dans le texte ! Very good Audrey ! On ne peut être plus clair sur ses intentions. Et bien, ça a changé depuis lors. Sans doute plus confiante, plus à l'aise désormais dans la langue de Shakespeare, elle a décidé de franchir le pas. Et quel pas ! Une grande enjambée, pour se retrouver dés le mois de mai dans le tournage d'une grosse superproduction Hollywoodienne, l'adaptation du Da Vinci Code au cinéma. Elle se retrouve en bonne compagnie, avec l'immense Tom Hanks. Espérons que cette nouvelle orientation dans sa carrière ne va pas nous la changer, et lui faire perdre sa fraicheur et sa simplicité.
A peine quelques jours après ce tournage harassant, elle a enchainé avec une comédie bien française, Hors de Prix sous la direction de Pierre Salvadori, avec l'excellent Gad Elmaleh. Les conditions de tournage bien plus détendues ont dû être une véritable bouffée d'air frais après la grosse machinerie du Da Vinci Code. Puis a succédé le tournage du best-seller d'Anne Gavalda Ensemble c'est tout.
Le temps est venu pour Audrey de faire une pause bien méritée. Pourquoi pas en profiter pour faire une expérience au théâtre ? Je suis sur qu'elle y serait formidable.
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